Federico León

À trente-quatre ans, l'argentin Federico León, qui a débuté comme acteur, écrit, met en scène des spectacles et réalise des films. Son parcours traduit bien l'effervescence de la vie culturelle de Buenos Aires, dont la France reçoit régulièrement des nouvelles depuis quelques années, tant sur scène (notamment grâce à Ricardo Bartís, plusieurs fois invité à Avignon) que sur les écrans, avec le nouveau cinéma argentin. Federico León pratique des allers-retours fructueux entre le théâtre et le cinéma. Ses quatre spectacles, Cachetazo de campo, Museo Miguel Angel Boezzio, 1 500 Mètres au-dessus du niveau de Jack et L'Adolescent d'après Dostoïevski, visent à créer et à faire ressentir une atmosphère de plateau qu'il décrit lui-même comme « un chaos hyper contrôlé ». Ses deux premiers films, Tous ensemble et surtout Étoiles avec lequel il s'est fait remarquer en Europe, cherchaient à mêler fiction et documentaire, dispositifs théâtraux et cinématographiques, tout en posant, de manière frontale mais ironique, la question sociale de la survie en milieu populaire. Pour cet artiste, la force du propos réside dans son intensité. Son but ? Mettre à nu les individus, briser la distance qui sépare les comédiens du public et les hommes de leurs émotions. Federico León vient pour la première fois au Festival d'Avignon, avec une création d'esprit borgésien, où la chorégraphie millimétrée des actions, sur scène et à l'image, suscite des réminiscences par une libre association d'idées.