Joël Jouanneau

Parcours singulier que celui de Joël Jouanneau qui, depuis 1965, alterne mise en scène, écriture, enseignement et responsabilité de direction, d'abord avec la compagnie Eldorado, puis avec Claude Sévenier au Centre dramatique national pour la jeunesse, rattaché au Théâtre de Sartrouville (de 1999 à 2003). Auteur d'une vingtaine de pièces, il s'adresse tantôt aux adultes, tantôt aux enfants « petits et grands ». Comédie rurale, comédie pirate, comédie insulaire, comédie nocturne se succèdent dans son répertoire. Il les met en scène, sans oublier de se confronter à d'autres dramaturges contemporains tels Thomas Bernhard, Martin Crimp, Jean-Luc Lagarce, Elfriede Jelinek, Jacques Serena, Yves Ravey, Imre Kertész ou Robert Walser qu'il a fait connaître et reconnaître. Il adapte aussi Dostoïevski (L'Idiot) et Shakespeare (Richard III), passionné qu'il est par la radicalité des grands poètes. Ceux qui, comme lui, font de la langue «le terrain de toutes les aventures»; ceux qui n'enjolivent pas les réalités, qui ne les dissimulent pas mais les affrontent, chacun à leur façon, revendiquant une liberté totale de style et de parole. Savant alliage du grave et du léger, sa langue, fluide et musicale, lui permet aussi bien d'inventer un théâtre qui évoque le monde magnifique et terrifiant de l'enfance quand il se confronte à l'apprentissage de la vie et à la perte de l'innocence, que d'embrasser des sujets plus classiques. Il revient au Festival d'Avignon après y avoir présenté L'Hypothèse de Robert Pinget en 1987, sa pièce Le Bourrichon en 1989, Poker à la Jamaïque/L'Entretien des mendiants d'Evelyne Pieiller en 1991, Fin de partie de Beckett et Lève-toi et marche d'après Dostoïevski en 1995.