Stéphane Couturier

Stéphane Couturier expose depuis 1994 différentes séries photographiques : la première, Archéologie urbaine, est axée sur les espaces urbains en mutation. Puis se succèdent Villes génériques, Landscaping et enfin la série Melting Point, inaugurée avec le travail sur les usines Toyota en 2005. La ville, l'industrie, les paysages construits sont, pour Stéphane Couturier, un moyen de questionner le rapport de l'œuvre au sujet représenté. Ce double aspect - l'investigation documentariste indissociable de la recherche plasticienne - caractérise l'ensemble de son œuvre photographique. Ainsi, par les approches que Stéphane Couturier propose, le sujet photographique semble perçu comme un organisme vivant, en perpétuelle évolution faite de strates successives. L'accumulation de matières et de couleurs, la remarquable frontalité des compositions permettent de théâtraliser le lieu qu'il photographie. Les plans sont écrasés, l'ensemble est traité en aplats, éradiquant ainsi toute perspective architecturale. Dans Melting Point, il s'agit de faire dériver l'aspect documentaire de la photographie, de dépasser sa dimension narrative, tout en gardant intacts les éléments documentaires qui la composent : la réalité n'est plus faite de choses isolées, aux formes géométriques fixes, mais devient une réalité de flux, en mouvement et transformation continus. En 2006, Stéphane Couturier expose la série Chandigarh replay, où l'architecture de Le Corbusier est fusionnée avec son œuvre plastique. Il continue de parcourir les métropoles (Brasilia, La Havane, Barcelone), avant d'offrir aujourd'hui de nouveaux développements aux jeux entre opacité et transparence, en exaltant la dimension fusionnelle du Festival d'Avignon avec l'architecture de la Cité des papes.

Mai 2011.