Jean-François Matignon

Le goût pour le théâtre de Jean-François Matignon apparaît tôt, dès le lycée, et se mêle rapidement à un amour inconditionnel pour le cinéma. Il signe sa première mise en scène en 1987 avec Le Bouc de Fassbinder suivie en 1988 de La peau dure de Raymond Guérin. Il crée en 1990 la Compagnie Fraction avec laquelle il va proposer plus de vingt spectacles inspirés par des auteurs contemporains, Modiano, Genet, Williams, Müller, Peace, Brecht et les classiques, Shakespeare, James ou Büchner. Si monter des œuvres n'aurait pu être que réaliser le reportage de sa vie, Jean-François Matignon se dirige très vite vers un théâtre total qui mêle l'épaisseur romanesque à l'écriture de plateau. Le théâtre est devenu le lieu des opérations où l'infiniment grand et l'infiniment petit ne cessent de se répondre. Au cœur de ce processus, une phrase de Büchner : « L'homme est un abîme ; se pencher au-dessus provoque le vertige ». Jean-François Matignon a présenté au Festival d'Avignon trois de ses spectacles : Lalla (ou la Terreur) de Gabily, Hôtel Europa de Stefanovski et W/GB84 de Büchner et Peace. Lors de la 70e édition, il a mis en lecture un hommage à Gabily Marguerite L.  

Portrait de Jean-François Matignon © portrait Fabien Sabre