Dieudonné Niangouna & Stanislas Nordey

DIEUDONNÉ NIANGOUNA

Auteur, comédien et metteur en scène, Dieudonné Niangouna est l'une des figures du renouveau théâtral du continent noir africain. Directeur artistique de la compagnie Les Bruits de la rue, créée en 1997 à Brazzaville avec son frère Criss, il est également le fondateur du festival Mantsina sur scène, qui se tient en décembre dans la capitale congolaise. Création après création, Dieudonné Niangouna a construit un parcours singulier qui l'a vu débuter, peu de temps avant les guerres civiles des années 1990, comme acteur sur les marchés de Brazzaville et qui le voit, aujourd'hui, présenter ses pièces sur les scènes internationales. À ses compatriotes, comme à tous les spectateurs qu'il rencontre bien au-delà des frontières de la République du Congo, Dieudonné Niangouna propose un théâtre de l'urgence, nourri de la réalité de son pays marqué par des années de conflits intérieurs et par les séquelles de la colonisation française. Éruptive et charnelle, son écriture fait appel à la langue française la plus classique comme à une langue plus populaire, plus orale mais tout aussi poétique, qui n'est pas sans rappeler celle du grand écrivain congolais Sony Labou Tansi. Si le théâtre de Dieudonné Niangouna repose sur un verbe vif, acéré et réinventé, sur une «langue vivante pour les vivants , ses mises en scène sont également d'une rare expressivité, donnant à voir les dérives de l'homme et de la société à travers d'obsédantes images scéniques.

Le Festival d'Avignon a accueilli à deux reprises Dieudonné Niangouna : en 2007, avec son monologue Attitude Clando et en 2009 avec Les Inepties volantes, un duo où ses paroles se mêlaient aux notes de l'accordéoniste Pascal Contet et nous plongeaient dans la guerre civile du Congo. Après l'écriture et la mise en scène du Socle des vertiges, créé en 2011 au festival international Les Francophonies en Limousin et repris notamment au Théâtre Nanterre-Amandiers puis au Wiener Festwochen, il travaille aujourd'hui à l'écriture et la mise en scène d'un nouveau spectacle pour l'édition 2013 du Festival d'Avignon : Shéda.

LP, novembre 2012

STANISLAS NORDEY
Metteur en scène de théâtre et d'opéra, acteur, Stanislas Nordey est un homme des plateaux. Partisan du travail en troupe, il a été, avec sa compagnie, artiste associé au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis de 1991 à 1995, avant de rejoindre, avec ses douze comédiens, le Théâtre Nanterre-Amandiers à la demande de Jean-Pierre Vincent qui l'associe à la direction artistique. De 1998 à 2001, il codirige avec Valérie Lang le Théâtre Gérard-Philipe. En 2001, il rejoint le Théâtre national de Bretagne comme responsable pédagogique de l'École (il le restera pendant dix ans), puis comme artiste associé. Chacune de ses facettes lui permet de trouver un équilibre : le metteur en scène fait découvrir des textes au public, le comédien se donne physiquement à la pièce, le pédagogue assure le devoir de transmission. Parce que Stanislas Nordey se reconnaît dans l'expression «directeur d'acteurs», ses mises en scène témoignent de la place essentielle qu'a, selon lui, le comédien. Dépouillées, elles se concentrent sur le geste et la parole pour ne pas imposer au spectateur une lecture unique, mais lui laisser la liberté de construire sa propre vision de la pièce.

Stanislas Nordey est venu au Festival d'Avignon avec Vole mon dragon d'Hervé Guibert en 1994, Contention-La Dispute de Didier-Georges Gabily et Marivaux en 1997, Das System de Falk Richter créé en 2008 et My Secret Garden cosigné en 2010 avec Falk Richter. En tant qu'acteur, on a également pu le voir dans Ciels de Wajdi Mouawad (2009) et dans Clôture de l'amour de Pascal Rambert (2011). Il vient de mettre en scène Se trouver de Luigi Pirandello, présente actuellement Living! d'après des écrits du Living Theatre et montera le texte Tristesse animal noir d'Anja Hilling pour le début de l'année 2013.

LP, novembre 2012