Frédéric Fisbach

Après une formation de comédien au Conservatoire national supérieur d'Art dramatique de Paris, Frédéric Fisbach accompagne les premières années de l'aventure de la compagnie de Stanislas Nordey jusqu'au Théâtre Nanterre-Amandiers. En 1994, il connaît un retentissant succès avec L'Annonce faite à Marie de Claudel, avant de s'intéresser à Maïakowsky, Kafka, Racine, Corneille, et une première fois à Strindberg avec L'Île des morts. Lauréat en 1999 de la Villa Médicis hors les murs au Japon, il établit un lien artistique avec cette contrée, qui lui permet de devenir un passeur de textes entre les deux pays (il est notamment le premier à monter Oriza Hirata en France), mais aussi de confronter ses pratiques occidentales à celles d'un Orient riche de formes diverses, à l'image des marionnettes traditionnelles de la compagnie Youkisa, avec laquelle il travaille pour mettre en scène Les Paravents de Genet. Nommé directeur du Studio-Théâtre de Vitry en 2002, il y développe une activité de laboratoire théâtral tout en affirmant clairement son désir d'un rassemblement du public autour des oeuvres qu'il traverse, proposant par exemple à des comédiens amateurs de le rejoindre lorsqu'il monte Les Feuillets d'Hypnos dans la Cour d'honneur du Palais des papes en 2007, année où il est artiste associé au Festival d'Avignon. Pratiquant une ouverture vers les autres champs artistiques, il collabore avec des danseurs, des chanteurs et des musiciens pour présenter Bérénice avec le chorégraphe Bernardo Montet, met en scène des opéras, contemporains ou classiques, et réalise un long métrage en 2007, La Pluie des prunes. Codirecteur du Centquatre de 2006 à 2009, il fait de cette nouvelle institution parisienne un centre d'expérimentation des pratiques artistiques contemporaines. À Avignon, il a présenté Bérénice en 2001, L'Illusion comique en 2004, Gens de Séoul en 2006 et, en tant qu'artiste associé de l'édition 2007, Les Paravents et Les Feuillets d'Hypnos.

JFP, mai 2011.