Le nouvel esprit du capitalisme

Le Théâtre des idées

  • Théâtre des idées
Archive 2004

Anselm Jappe, Jean-Claude Michéa

Présentation

avec

Anselm Jappe et Jean-Claude Michéa

Le constat est amplement partagé : l'économisme triomphant corrode une planète uniforme, l'exploitation mondialisée ronge les solidarités et l'intimité sociale des individus, devenus “flexibles” et superflus. L'organisation économique et sociale fondée sur l'accumulation du capital a changé depuis que les observateurs du siècle dernier avaient tenté de comprendre son “esprit”. Celui-ci ne repose plus majoritairement sur un système pyramidal hérité du fordisme, mais souvent sur un monde en réseau, une organisation sociale transversale fondée sur la prétendue “initiative” et “réalisation personnelle” des ”acteurs”, invités à se transformer en entrepreneurs d'eux-mêmes. Les décennies d'atonies critiques ont cependant cédé la place à de nouvelles formes de contestation. À l'ère de la “mondialisation”, des nouveaux contre-pouvoirs émergent, contestent la légitimité des “maîtres de l'univers”, affirment qu'un “autre monde” est possible. Mais, si la crise et la persistance du capitalisme sont à analyser, la critique des critiques qui lui sont adressées, souvent limitées à une incantation protestataire parcellaire et aux aménagements “citoyens”, reste une tâche immense. Les deux philosophes ici invités à débattre ont ceci de commun qu'ils développent une critique radicale du monde néo-libéral, en prenant, conformément à l'étymologie, le mal à la racine. Nouvelle approche de la “critique du travail et de la valeur” chez Anselm Jappe, ébauche d'une “société décente” à partir d'une entreprise de décolonisation de l'imaginaire progressiste chez Jean-Claude Michéa. Une radicalité philosophique et politique destinée à ceux qui souhaitent légitimement lutter contre toutes les formes de domination, sans se tromper ni de critiques ni de combats.

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