Portrait de l'artiste en chien : quel esthétique après la mort du Beau ?

Le Théâtre des idées

  • Théâtre des idées
Archive 2005

Présentation

avec Michel Onfray philosophe

Tout comme la philosophie traditionnelle et ses idoles – le Bien et le Mal – qui furent brisées par un tremblement de terre nommé Nietzsche (1844-1900) proclamant la mort de Dieu, l'art s'ébranla lors d'un séisme esthétique, sous les coups de boutoir d'un génie ironique et poétique : Marcel Duchamp (1887-1968). Depuis la fameuse Fontaine (urinoir posé à l'envers et exposé en 1917) et la révolution du ready-made (ou “préfait”), la perception artistique s'est renversée : comme Duchamp le disait lui-même, “le regardeur fait le tableau” et tout peut servir de support esthétique. Depuis ce “putsch esthétique” et cette mort du Beau qui subvertit ce que l'on appelle justement les Beaux-Arts, l'art contemporain fragmenté oscille entre le meilleur et le pire. Corps glorieux et solaire, épiphanie de la chair, ironie poétique et politique, mais aussi spectacle des névroses, égoïsme et égotisme, narcissisme ou haine de soi, glorification du kitsch, installations vides légitimées par un usage terroriste de la citation pédante, subversions de salon, etc. Cette nouvelle liberté d'inventer invite donc à un nécessaire droit d'inventaire. À travers l'examen subjectif des réussites et des impasses de l'art contemporain, le philosophe Michel Onfray élabore les conditions d'un art ironique et critique face au nihilisme de notre époque. Un art inspiré par Diogène, figure de proue du cynisme, philosophe méconnu de l'Antiquité ou bien réduit à sa caricature et ses nombreuses et savoureuses anecdotes. Or, face au cynisme vulgaire qui envahit une partie de l'art d'aujourd'hui, la réactivation des Cyniques – dont le chien était l'emblème – permet de faire contrepoint à l'esthétique mortifère. Un portrait donc, de l'artiste en chien.

Infos pratiques

En savoir plus