Revaloriser le travail?

Le Théâtre des idées

  • Théâtre des idées
Archive 2006

Animé par Nicolas Truong

Présentation

avec Richard Sennett sociologue

Fluidité, flexibilité, adaptabilité : la nouvelle économie dessine les traits d'un homme nouveau sommé de troquer le savoir-faire du métier contre l'efficacité du marché. De chaque côté de l'échiquier politique, la revalorisation du travail est proposée, sans jamais que sa finalité ni ses modalités ne soient interrogées. Or le travail a changé. De la structure pyramidale et hiérarchisée du capitalisme social au « capitalisme MP3 » de la nouvelle économie, du travail à la chaîne au travail à la tâche, les rapports de production se sont métamorphosés. Adam Smith a gagné contre Diderot, la lutte contre la routine a triomphé de la patience et des gestes savamment répétés. L'idéal du métier s'est envolé et la culture du nouveau capitalisme dessine une nouvelle personnalité (celle d'un moi axé sur le court terme), un monde où chacun devrait gérer sa couverture sociale comme un service commercial, un univers de serial workers qui enchaînent des tâches sans attache ni contrat. « On ne s'installe plus, on déménage », écrit Richard Sennett : au « je ne t'engage pas » de l'entreprise correspond le « je ne m'engage pas » de la vie intime. Comment retrouver estime de soi et fierté dans un univers professionnel précarisé ? Loin des idées reçues, Richard Sennett montre que le capitalisme flexible a en partie accompli les rêves des progressistes qui critiquaient les institutions bureaucratiques dans les années 1960. Sans nostalgie pour un âge d'or perdu, il se demande quelles valeurs opposer au « travail sans qualité » de l'ère de la flexibilité. Après une année marquée par les manifestations anti-CPE, un grand sociologue américain fait le portrait de la culture du nouveau capitalisme et donne quelques moyens d'y résister.

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