La Marche de l'architecte

de Daniel Keene

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2002

Renaud Cojo

France

Présentation

Jugé à Nuremberg, où il plaida coupable, le nazi Albert Speer, architecte d'Adolf Hitler, fut condamné à vingt ans de réclusion à la prison de Spandau. C'est là que nous le rejoignons, mis à nu par l'auteur australien, Daniel Keene. Loin d'être une biographie, la pièce plonge au plus profond d'une conscience vide de remords et tente d'explorer la folie d'un homme qui se déroba, jusqu'au bout, à la responsabilité de ses actes. Sans jamais franchir les murs de l'enceinte, Speer ne cesse de s'évader mentalement. Il marche dans le jardin, il marche, sans fin, et rallie les extrêmes du globe. Lorsqu'il discute avec ses compagnons, Hess, l'autre nazi, ou Casalis, pasteur aumônier, il déploie la même capacité à se soustraire à l'émotion. Mécanique fascinante que Daniel Keene observe et restitue en dialogues elliptiques, entrelacés de poèmes de Paul Celan, qui fut l'un des témoins essentiels de l'Holocauste. Le chant et le conte tracent, ainsi, à la lisière de l'histoire, un récit poétique. Renaud Cojo le donne à entendre comme un oratorio. Le monstre gît dans son mensonge. Pour le metteur en scène, il ne fait aucun doute que la bête qui nous fait face, sur le plateau, est tapie, silencieuse, en chacun d'entre nous. Tout cela est affaire de conscience et le théâtre, en l'occurrence, est le plus sûr chemin menant vers la lucidité.

Distribution

traduction Séverine Magois
mise en scène Renaud Cojo
avec : Bruno Blairet, Maurice Deschamps, Frédéric Leidgens,
Lucien Marchal Emmanuel Burgun et Gabriel Coin (en alternance)
musique : Michael Smetanin
scénographie :Claude Chestier
création lumière :Éric Blosse
création son :Nicolas Barillot
création des vêtements :Pascale Robin
directeur de chant : Patrick Marco
assistante à la mise en scène :Miren Lassus-Olasagasti
assistante aux costumes : Isabelle Denis

Production

Coproduction :Ouvre le Chien, Théâtre National de Bordeaux Aquitaine (en préfiguration), Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry Savoie, Festival d'Avignon
Avec la participation artistique :du Jeune Théâtre national et de l'aide à la création d'oeuvres dramatiques du ministère de la Culture
Avec le soutien :de la Maîtrise de Paris, la Maison Antoine-Vitez, l'Office artistique de la région Aquitaine
Texte publié :aux éditions Théâtrales

Infos pratiques