'dieu& les esprits vivants'

de Jan Decorte

  • Théâtre
  • Musique
  • Spectacle
Archive 2005

Jan Decorte

Belgique / Création 2005

"dieu & les esprits vivants" © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Seuls les fous et les enfants, dit-on, ont compris qu'avec dieu disparaissaient aussi d'autres mythes, le bien et le mal mais aussi le libre arbitre. Il y a quelque chose de ce gai savoir chez Jan Decorte. Son théâtre est de ce côté-là. Au fil du temps et d'une œuvre conséquente, le metteur en scène flamand a modifié son approche de la création pour aller vers un théâtre sans sacralité qui a le goût de la simplicité. Héraut du renouvellement de la scène théâtrale flamande dans les années quatre-vingt, Jan Decorte a écrit et joué ses propres pièces, mis en scène une série d'adaptations et plus récemment des sortes de “condensés poétiques” de textes classiques. En particulier plusieurs Shakespeare, avec une prédilection pour Macbeth, et différents auteurs tragiques. Pratiquer et résoudre les fractures, dans la vie comme dans l'art, toute l'œuvre de Jan Decorte tourne autour de cette question qui fait évoluer son travail vers différents styles. “Poétique actionnelle”, comique de situation, réécriture en langage enfantin de son cru de textes comme Woyzeck, King Lear ou Titus Andronicus. Écrivain, metteur en scène et acteur, notamment chez Jan Fabre, il a aussi réalisé plusieurs films et documentaires, travaillé pour la télévision et même été élu au Parlement belge, cofondateur, entre autres initiatives, du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme. Rudimentaire, essentiel, partant de l'intuition plutôt que de l'idée, pour Jan Decorte, le théâtre reste “un art fortuit qui doit être vu et vécu”.


Tableaux, bribes, fragments. Un texte surgit. Un flux de mots nés d'un drôle d'état d'âme. Il dessine un paysage, intime, intérieur. L'espace mental d'un homme d'aujourd'hui où tournoient des bribes de récit épique ou tragique. La langue semble déracinée. La syntaxe extraite de son corset, légèrement décalée, fugue parfois dans une autre langue, traverse des bribes d'anglais avant de revenir au français. Étrange, ardent, un poème pour le théâtre. Écrit d'un jet par Jan Decorte, sans couture ni reprise, 'dieu& les esprits vivants' est le premier texte qu'il écrit en français, spécialement pour le Festival. L'auteur, également interprète, est accompagné par Sigrid Vinks, comédienne et complice de création. Les deux acteurs se partagent le texte et la parole change de corps, de manière parfois improvisée, murmure, éclate, chantonne. Mais un même esprit circule entre leurs deux voix en miroir traversées par les musiques d'Arno, chanteur et rock star belge. Dans un décor rudimentaire, planté hors du temps par la grâce d'une grande et rutilante épée médiévale, le jeu se fait tour à tour abrupt ou léger, en contrepoint de cinq petites symphonies créées par Arno, ainsi que d'une chanson de Johnny Cash, Darkness, l'obscurité. Officiant dans l'élémentaire, l'essentiel, la pièce de Jan Decorte débute par une énigme. Elle offre une piste à suivre, une quête à mener. Comme le dit l'auteur : “D'après ce que je sais, il s'agit d'un meurtre. Mais s'il a eu lieu ou non, la pièce n'en donne pas d'indices. Ou bien, ils sont illisibles, comme si c'était écrit en hiéroglyphes”.

Distribution

Texte, mise en scène : Jan Decorte
Avec : Jan Decorte, Sigrid Vinks, Anne Teresa de Keersmaeker
musique originale : Arno
décors : Jan Decorte, Johan Daenen
costumes : Jan Decorte, Sigrid Vinks, Sofie D'Hoore

Production

Production : BLOET
En coproduction avec : le Kaaitheater et le Festival d'Avignon
Avec la participation : du ministère de la Communauté flamande

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Photos

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