For intérieur

Exposition

  • Arts plastiques
  • Spectacle
Archive 2005

Jan Fabre

Belgique

For intérieur © Frédéric Nauczyciel / see-you-tomorrow

Présentation

Jan Fabre est “artiste en résidence” au DeSingel (Anvers) Un monde entièrement livré au pouvoir de l'imagination théâtrale, c'est ce que prône Jan Fabre dès C'est du théâtre comme il était à espérer et à prévoir (1982) et Le Pouvoir des folies théâtrales (1984), ses premières pièces remarquées qui décapent les conventions de la scène. Un théâtre de la rébellion (As long as the world needs a warrior's soul, 2000), influencé par sa formation de plasticien et sa pratique de la performance, qui met en scène aussi bien le temps de la matière, celle du peintre, que celui de l'être humain ou de l'animal (Parrots and Guinea Pigs, 2002). Mais tout se crée à partir du corps et de son langage. Corps physique dans Sweet Temptations (1991), spirituel dans Universal Copyrights 1&9 (1995) et érotique dans Glowing Icons (1997). Proche de l'animal, avec sa mémoire et ses instincts fondamentaux, ce corps est doté d'un pouvoir presque magique, celui de la métamorphose. C'est pour cela qu'il aime à désigner ses acteurs comme des “guerriers de la beauté”, entraînés à la démesure des images et du rêve. Cependant, au-delà de l'excès, et souvent avec humour ou ironie, Jan Fabre manifeste une profonde tendresse envers l'humain et ses faiblesses. Depuis ces nombreuses années entièrement dédiées à son art, avec une œuvre protéiforme qui comprend sculptures et installations, textes et mises en scène – plus d'une trentaine à ce jour –, Jan Fabre, de l'atelier à l'œuvre plastique, du studio à la scène, poursuit la quête fiévreuse de ses visions. Chez lui, l'homme se manifeste à travers ses pulsions, là où réside sa beauté, celle du corps, sa jouissance, de l'extase à l'agonie, de la soumission à la révolte. Des monologues (Elle était et elle est, même, Étant donnés) ou solos intimes composés sur mesure pour ses interprètes (Quando l'uomo principale è una donna, L'Ange de la mort) à ses flamboyantes pièces de groupe, la démarche de cet “Homme qui mesure les nuages” garde le goût de l'enfance et de ses jeux. Se fiant à l'intuition, Jan Fabre travaille sans cesse la plasticité de l'homme, cherchant à la couler dans une forme poétique pour donner jour à de nouveaux horizons. Au Festival d'Avignon, Jan Fabre a déjà présenté Das glas im kopf wird vom glas en 1988, My movement are alone like street-dogs en 2000, Je suis sang dans la Cour d'honneur du Palais des papes et l'installation plastique Umbraculum en 2001, et L'Ange de la mort en 2004.

La Maison Jean Vilar et le Festival d'Avignon se sont associés cette année pour dévoiler au public avignonnais et festivalier l'œuvre visuelle et plastique de Jan Fabre dans une exposition élaborée par Jérome Sans, codirecteur du Palais de Tokyo à Paris. Établie dans un ancien hôtel particulier, la Maison Jean Vilar est un lieu de mémoire et de réflexion qui recueille les archives de Jean Vilar et du Festival d'Avignon. For Intérieur s'y installe durant deux mois, renouvelant ainsi le dialogue que le fondateur du Festival avait initié entre les arts de la scène et les arts plastiques. L'exposition a été conçue comme une déambulation dans la demeure imaginaire de Jan Fabre qui “met en scène” son univers plastique, dans un parcours sans chronologie, autour d'une cinquantaine d'œuvres, sculptures, dessins et films, de 1978 jusqu'à ses réalisations les plus récentes. Jan Fabre use d'un langage dense et multiple, allant d'une infinité de traits au “bic” bleu à une légion de coléoptères. Il a pris le corps pour cible et s'est débarrassé de la surface pour puiser au plus profond de l'homme. Une organisation guerrière minutieuse se cache derrière les comportements humains les plus primaires que sont le désir, la violence, la défense, la conquête... Autant de mouvements instinctifs que Jan Fabre met en parallèle avec le monde des insectes, et plus particulièrement avec celui du scarabée, symbole du renouvellement et de la renaissance dans l'Égypte antique. Insecte à carapace, il devient métaphore du soldat cuirassé, du chevalier médiéval, de l'ennemi de guerre. L'œuvre plastique de Jan Fabre se déploie dans un univers à mi-chemin entre la réalité et un conte fantastique. Lieu de toutes les métamorphoses, elle invite le visiteur à questionner l'être humain dans ses dimensions spirituelles et corporelles.

Distribution

Commissaire : Jérôme Sans
Collaboration : Barbara de Coninck

Production

Coproduction : Festival d'Avignon, Maison Jean Vilar
En collaboration avec : Angelos (Anvers)
Catalogue d'exposition édité : par Actes Sud (juillet 2005)

Infos pratiques

Photos

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