Le Festival des mensonges

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Archive 2007

Faustin Linyekula / Studios Kabako

Kinshasa / Kisangani

Le Festival des mensonges © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Le théâtre est pour Faustin Linyekula une question de corps et de présence. C'est ce que sa formation initiale, les ateliers de théâtre du Centre culturel français de Kisangani, sa ville d'origine, située au nord-est de la République Démocratique du Congo, lui permet de découvrir. Ses études interrompues suite à la guerre qui bouleverse son pays, c'est au Kenya, avec Opiyo Okach, mime et danseur, qu'il développe son travail en direction de la danse et de la chorégraphie. En 1997, il fonde avec lui et la danseuse Afrah Tenambergen la compagnie Gàara, première initiative en danse contemporaine à Nairobi. De 1998 à aujourd'hui, Faustin Linyekula multiplie les projets et diversifie sa recherche, travaillant aussi comme danseur, chorégraphe et pédagogue en Europe, en Afrique du Sud et à la Réunion. En 2001, il décide de retourner dans son pays où il met en place une structure de création et de formation pour la danse et le théâtre visuel, les Studios Kabako. À partir de là, il crée ses propres pièces, Spectacularly empty (2001), Triptyque sans titre (2002) pour la scène ou d'autres espaces, sous forme d'installations, performances évolutives, telles Radio Okapi (2003 à 2006) ou veillées, Le Festival des mensonges. Il s'installe aujourd'hui dans sa ville natale Kisangani. Au Festival d'Avignon, Faustin Linyekula devait présenter avec Sylvain Prunenec Si c'est un nègre / autoportrait dans le cadre du Vif du Sujet en 2003.

Le romancier chilien Luis Sepulveda raconte la coutume des paysans de Patagonie, qui, une fois par an, se retrouvent une nuit entière pour un concours de mensonges. Le chorégraphe Faustin Linyekula transpose cette pratique dans les ambiances des bars de la capitale congolaise. Il a imaginé Le Festival des mensonges dans un cadre convivial, celui des concerts de musique populaire au Congo, entre rumba nostalgique et Ndombolo, on y danse, mange, boit et se raconte des histoires.
Pour Faustin Linyekula, il est indispensable de se souvenir et d'interroger sans cesse l'Histoire. “Je suis né en 1974 dans un pays qui s'appelait Zaïre. Dès l'âge de cinq ans, j'ai appris que seule une personne pouvait être à la tête de ce pays, le président Mobutu. Pourtant, le 17 mai 1997, je me suis réveillé en apprenant à la radio que le Zaïre n'existait plus, qu'il était devenu en une nuit la République Démocratique du Congo. Mobutu n'existait plus. Ce jour-là, la question de l'Histoire s'est posée à moi. J'ai eu l'impression qu'on m'avait menti, que mes pères m'avaient menti toute ma vie”, raconte-t-il. Entouré de musiciens, de danseurs et d'écrivains comme Marie-Louise Bibish Mumbu (voir lecture p. 62), dont les chroniques de la vie quotidienne à Kinshasa sont l'un des fils conducteurs de cette veillée, Faustin Linyekula fait partager souvenirs personnels et anecdotes, mais aussi la grande histoire d'un pays sans cesse réécrite au fil des noms (République Démocratique du Congo, ex-Zaïre, ex-Congo belge, ex-État indépendant du Congo...) avec des archives sonores et visuelles.
Pour changer le rapport frontal qui, selon lui, signifie souvent adhérer ou quitter, le chorégraphe a conçu ce projet en privilégiant la circulation entre les choses et les êtres. Et cette veillée pourra se prolonger par une invitation à la fête. IF

Distribution

direction artistique :Faustin Linyekula
avec :Papy Ebotani, Djodjo Kazadi, Faustin Linyekula, Marie-Louise Bibish Mumbu et cinq musiciens :(distribution en cours)
les textes de :Marie-Louise Bibish Mumbu
les dessins de :Papa Mfumu'eto 1er
administration :Virginie Dupray
assistée de :Jean-Louis Mwandika

Production

production :Studios Kabako
en coproduction avec :le Centre chorégraphique national de Caen - Basse - Normandie dans le cadre de l'Accueil-studio - ministère de la Culture et de la Communication, le KVS Theater (Bruxelles), le Parc de la Villette (Paris) dans le cadre des Résidences d'artistes 2006
avec le soutien du :Centre national de la danse (Pantin), de la Halle de la Gombe - Centre culturel français de Kinshasa, de l'Organisation internationale de la Francophonie, de la DRAC Île-de-France - ministère de la Culture et de la Communication et de CulturesFrance dans le cadre du programme Afrique en créations

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