Richard III

de Peter Verhelst librement adapté de "Richard III" de William Shakespeare

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2007

Ludovic Lagarde

Paris / Gand / Création 2007

Richard III © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation


Ludovic Lagarde est né en 1962, et c'est à la Comédie de Reims, puis au Théâtre Granit de Belfort qu'il réalise ses premières mises en scène, avant de créer en 1996 sa propre compagnie avec laquelle il met en scène Le Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht et de travailler avec la troupe du Théâtre national de Strasbourg réunie par Stéphane Braunschweig sur Maison d'arrêt d'Edward Bond. Ne cessant jamais ses activités de pédagogue, il collabore aussi régulièrement avec le directeur musical Christophe Rousset pour mettre en scène les opéras Cadmus et Hermione de Lully en 2001, Actéon de Charpentier en 2004 et Vénus et Adonis de Desmarets en 2006. Sa collaboration avec l'écrivain Olivier Cadiot commence en 1993 par une commande de pièce, Sœurs et Frères, et se poursuivra par les adaptations des textes Le Colonel des Zouaves, Retour définitif et durable de l'être aimé et Fairy queen. C'est toujours un théâtre de texte que propose Ludovic Lagarde, un théâtre où la voix et le son rythment le jeu des acteurs, un théâtre en mouvement toujours renouvelé.
Au Festival d'Avignon, Ludovic Lagarde a déjà présenté en 2004 Fairy queen et Le Colonel des Zouaves d'Olivier Cadiot et Oui dit le très jeune homme de Gertrude Stein. En 2005, il y met en espace des textes d'auteurs belges dont Richard III de Peter Verhelst.

L'auteur flamand Peter Verhelst écrit de la poésie, des romans, des nouvelles, des récits, des textes de théâtre et des scénarios et participe à des performances. Ses premiers écrits poétiques, Obsidaan (Obsidienne), font écho à Baudelaire en mettant au centre de son écriture l'amour, la sexualité et la mort. C'est dans les années quatre-vingt-dix qu'il commence à produire des textes dramatiques adaptés des tragédies classiques, en particulier L'Orestie, Roméo et Juliette, Édouard II. Utilisant une langue très physique, sensible, sensuelle et débordante de poésie et d'imaginaire, cet auteur de 45 ans ne croit pas dans la distinction entre la poésie et la prose, entre la danse et le théâtre, mais il privilégie le rôle de l'acteur dans la transmission de la parole. Depuis 2005, il s'est engagé dans un projet en multiples épisodes, Utopiefabriek (L'Usine de l'utopie).

Ce Richard III est une réécriture totale de la pièce homonyme de Shakespeare dont il n'a été gardé que la trame dramaturgique. Autour du personnage ambivalent de Richard, héros séducteur et répulsif à la fois, Peter Verhelst donne surtout la parole aux femmes, laissant à une voix off, messager ou chœur antique, le soin de raconter les péripéties historiques qui se déroulent hors scène. Les “gros plans” successifs qui mettent en présence Richard et les femmes qui l'entourent permettent de mieux pénétrer le pourquoi de cette permanente recherche du mal qui semble animer le héros. Ce Richard, étrangement, ne parle que d'amour, d'absolu et d'utopie politique allant jusqu'au terme d'un délire qui le rapproche étonnamment de certains de nos dictateurs contemporains. C'est l'intime qui est exposé, manipulé, trituré, cet intime dont nos hommes politiques semblent faire maintenant le plus grand usage. La monstruosité du roi se construit d'abord dans son cerveau avant de s'exprimer par une parole forte et implacable que l'auteur nous fait entendre en utilisant un mélange de vers et de prose qui donne une réelle dynamique à son propos. Pour atteindre son but, son rêve, son destin, ce Richard dévore et détruit tout sur son passage, persuadé qu'il est qu'il n'y a pas d'autre chemin. Il illustre au mieux l'idée qu'un désir de pureté absolue peut conduire aux pires atrocités, comme en témoignent avec insistance les tragédies réelles de notre histoire très contemporaine, ce que le théâtre de Peter Verhelst nous fait entendre avec une terrible efficacité. Ce sera la première mise en scène en France d'un texte de cet auteur flamand. JFP

Distribution

traduit du néerlandais par :Christian Marcipont
mise en scène :Ludovic Lagarde
avec :Suzanne Aubert, Pierre Baux, Anne Bellec, Francesca Bracchino, Geoffrey Carey, Antoine Herniotte, Camille Panonacle, Laurent Poitrenaux, Samuel Réhault, Christele Tual
assistante dramaturge :Marion Stoufflet
scénographie :Antoine Vasseur
costumes :Valérie Simonneau
lumière :Sébastien Michaud
son et musique: David Bichindaritz
collaboration artistique son et musique: Olivier Pasquet
administration :Jean-Michel Hossenlopp

Production

coproduction :Compagnie Ludovic Lagarde, Maison de la culture de Bourges -Scène nationale, Centre dramatique régional de Tours, Festival d'Avignon, Le Trident-Scène nationale de Cherbourg - Octeville, Festival delle Colline (Turin), Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines - Scène nationale
avec le soutien de :la Région Île-de-France, des autorités flamandes et de CulturesFrance
avec la participation artistique du :Jeune théâtre national
avec l'aide du :Fonds d'insertion pour jeunes artistes dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Le Festival d'Avignon reçoit le soutien de :l'Adami pour la production
Le spectacle sera enregistré au Cloître des Carmes
et diffusé le 27 juillet sur France 2

Infos pratiques

Photos

En savoir plus