Partage de midi

de Paul Claudel

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2008

Valérie Dréville

Paris / Création 2008

Partage de midi © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Gaël Baron s'est formé notamment au Conservatoire national supérieur d'Art dramatique. Tout en jouant Pasolini, Koltès, Wyspianski, Lagarce et Schwab sous la direction de Stanislas Nordey, il est engagé par de nombreux metteurs en scène, dont Claude Régy, Jean-Pierre Vincent, Stéphanie Loïk, Gildas Milin, Jean-François Sivadier, Gislaine Drahy, Françoise Coupat, Gérard Watkins, Bruno Meyssat et Daniel Jeanneteau.

Nicolas Bouchaud rencontre Didier-Georges Gabily (1955-1996) en 1992 avec lequel il travaillera jusqu'au décès de l'auteur-metteur en scène, qui réalisera plusieurs spectacles parmi les plus marquants de leur époque. Il poursuit par la suite une aventure du même type avec Jean-François Sivadier. Il a par ailleurs travaillé avec notamment Rodrigo García, Bernard Sobel et le Théâtre Dromesko. Au Festival d'Avignon, Nicolas Bouchaud a déjà joué dans Enfonçures et Des cercueils de zinc de Didier-Georges Gabily en 1993, Henry IV de Shakespeare mis en scène par Yann-Joël Collin en 1999, et les rôles titres dans les mises en scène de Jean- François Sivadier La Vie de Galilée de Brecht en 2002, La Mort de Danton de Büchner en 2005 et Le Roi Lear de Shakespeare en 2007.

Charlotte Clamens rencontre Valérie Dréville à l'École de Chaillot sous la direction d'Antoine Vitez, qui l'engage pour jouer dans Électre en 1986. Elle travaille ensuite avec Laurent Pelly et Alain Françon, Marcel Bozonnet et Tilly, puis avec Jean-François Sivadier. Elle jouera dans Italienne avec orchestre, Noli me tangere et La Mort de Danton. Elle est aussi pédagogue dans plusieurs écoles. Dans Partage de midi, elle participe, comme regard extérieur, à la mise en scène collective. Au Festival d'Avignon, Charlotte Clamens a joué dans Henry IV de Shakespeare mis en scène par Yann-Joël Collin en 1999, Bérénice de Racine mis en scène par Lambert Wilson en 2001 et La Mort de Danton de Büchner mis en scène par Jean-François Sivadier en 2005.

Formé comme comédien par Didier-Georges Gabily, puis à l'école du Théâtre national de Strasbourg, Jean-François Sivadier travaille notamment avec Jacques Lasalle, Christian Rist, Alain Françon, Dominique Pitoiset, tout en devenant metteur en scène. Il écrit Italienne avec orchestre créée en 1996 et reprise en 2003, satire brillante du monde de l'opéra qu'il fréquente en mettant en scène Madame Butterfly de Puccini et Wozzeck d'Alban Berg. Fidèle à son compagnonnage avec Didier-Georges Gabily, il ne conçoit le théâtre que comme une oeuvre collective. Au Festival d'Avignon, Jean-François Sivadier a joué dans Enfonçures de Didier-Georges Gabily en 1993 et dans Henry IV de Shakespeare mis en scène par Yann-Joël Collin en 1999 et a présenté La Vie de Galilée de Brecht en 2002, un diptyque La Vie de Galilée de Brecht – La Mort de Danton de Büchner en 2005 et Le Roi Lear de Shakespeare dans la Cour d'honneur du Palais des papes en 2007.

C'est le désir d'apprendre qui semble être au coeur de la démarche d'actrice de Valérie Dréville, plus encore que le désir de jouer, et c'est cela sans doute qui fait de son parcours un parcours atypique, riche d'aventures et d'expériences fortes qui la transforment et lui permettent d'être toujours là où on ne l'attend pas forcément. Apprendre et transmettre, bien sûr, car Valérie Dréville ne veut pas s'isoler dans une pratique individuelle dont la stérilité serait totalement étrangère à sa nature, elle qui aime par-dessus tout partager. Apprendre à l'École du Théâtre national de Chaillot avec Antoine Vitez, son premier maître, celui qui lui enseigne qu'il faut chercher à l'extérieur de soi. (lire la suite...)

Paul Claudel (1868-1955) a 37 ans lorsqu'il écrit Partage de midi, oeuvre autobiographique revendiquée. Au sortir d'une relation amoureuse avec une femme mariée, il a vécu le drame d'une séparation. De cette passion vécue en terre chinoise, lorsqu'il était consul de France à Fou Tchéou, naîtra la première version de Partage de midi, éditée à 150 exemplaires adressés en secret à quelques amis. Ce n'est qu'en 1948 qu'il acceptera qu'une version remaniée soit publiée et mise en scène par Jean-Louis Barrault.

Projet rare dans le paysage théâtral français que ce Partage de midi joué et mis en scène par quatre acteurs: Valérie Dréville, Jean-François Sivadier, Nicolas Bouchaud, Gaël Baron, sous le regard d'une cinquième: Charlotte Clamens. Acteurs aux parcours divers dont la situation ressemble à s'y méprendre à celle des personnages de Partage de midi, telle qu'elle est décrite au début de l'acte 1: “Examinons nos figures comme quand on joue au poker, les cartes données/Nous voilà engagés ensemble dans la partie comme quatre aiguilles, et qui sait la laine/Que le destin nous réserve à tricoter ensemble tous les quatre?” Dans le jeu de l'écriture claudélienne, acteurs et personnages se confondent, et l'espace est d'abord montré comme théâtre, comme le lieu d'une expérience qui s'engage entre acteurs et spectateurs, comme une invitation à partager le même trésor. Partage de midi, présenté ici dans sa première version, se déploie autour du mystère de la passion. Claudel écrit cette version “à chaud”, sans distance, au moment où il se trouve dans la perte et la douleur d'un grand amour, fou, charnel, érotique. Le mot partage renvoie aussi au partage amoureux, l'objet du partage, c'est cette Ysé qui appartient successivement aux trois hommes de la pièce, partagée entre des désirs contradictoires. Pièce singulière parce qu'autobiographique, “Claudel écrit et réécrit Partage de midi avec le sentiment d'écrire et réécrire sa propre vie comme si le texte biographique et le texte dramatique étaient l'envers et l'endroit d'un même texte”, dit Anne Ubersfeld. Partage de midi, c'est d'abord l'expérience de l'exil, de la Chine qui peu à peu enserre les personnages de toutes ses ténèbres, et c'est aussi celle de la guerre, au moment de la révolte chinoise des Boxers face à l'occupation du pays par les Européens. De tous côtés se pose à Claudel le problème colonial dans sa brutalité et sa conquête rapace. C'est dans cette situation de guerre que l'exaltation du désir charnel et spirituel entre Ysé et Mesa, figures emblématiques de l'amour impossible, se consume... Pour dire la vérité de ces conflits, l'auteur invente une langue unique, loin de l'académisme, langue du souffle qui interroge la pratique même de l'acteur et qui engage une véritable théâtralité des corps. On peut rêver cet ensemble théâtral comme une puissance collective, une association poétique, avec l'art comme véritable horizon utopique. JFP

Distribution

mise en scène: Gaël Baron, Nicolas Bouchaud, Charlotte Clamens, Valérie Dréville, Jean-François Sivadier
avec: Gaël Baron, Nicolas Bouchaud, Valérie Dréville, Jean-François Sivadier
collaboration à la scénographie: Christian Tirole
travail sur le mouvement: Philippe Ducou
costumes: Virginie Gervaise
lumières: Jean-Jacques Beaudouin en collaboration avec:
Philippe Berthomé
son: Jean-Louis Imbert
construction du décor: Festival d'Avignon
production déléguée: Festival d'Avignon
texte publié aux éditions Gallimard

Production

coproduction: Festival d'Avignon, Les Gémeaux-Sceaux Scène nationale, Italienne avec orchestre, Centre dramatique national Orléans-Loiret-Centre, La rose des vents -Scène nationale de Lille Métropole à Villeneuve d'Ascq, L'Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la Savoie
avec le soutien de: la Région Île-de-France
Le Festival d'Avignon reçoit le soutien de l'Adami pour la production
navette au départ d'Avignon et restauration sur place

Infos pratiques

Photos

Audiovisuel

En savoir plus