Purgatorio

Librement inspiré de "La Divine Comédie" de Dante

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2008

Romeo Castellucci

Cesena / Création 2008

Romeo Castellucci propose trois spectacles inspirés par La Divine Comédie de Dante.

Purgatorio, Romeo Castellucci, 2008 © Christophe Raynaud de Lage

Présentation

Cette année, Romeo Castellucci propose trois spectacles inspirés par La Divine Comédie de Dante.

La Divina Commedia

Si La Divine Comédie est un texte qui accompagne Romeo Castellucci depuis son adolescence, il n'en propose pas une “adaptation” littérale. Son travail est inspiré par ce texte, comme il l'écrit dans ses notes de travail : “Lire, relire, dilater, marteler et étudier à fond La Divine Comédie pour pouvoir l'oublier. L'absorber à travers l'épiderme. La laisser sécher sur moi comme une chemise mouillée”. Mais il vise surtout à “devenir” Dante : “Dans ce sens, être Dante. Adopter son comportement comme au début d'un voyage vers l'inconnu.” La Divine Comédie est un poème sacré du poète florentin Dante Alighieri (1265-1321), comprenant trois parties, Inferno (L'Enfer), Purgatorio (Le Purgatoire) et Paradiso (Le Paradis), composées chacune de trente-trois chants, auxquels il faut ajouter un chant d'introduction. L'ensemble représente une somme de cent chants et de près de 15000 vers, écrite entre 1307 et 1319, quand, au soir de sa vie, Dante achève son oeuvre, à la fois soulagé et mélancolique. La composition de La Divine Comédie est contemporaine à l'installation de la papauté à Avignon et donc à la construction du premier Palais des papes. Pour la culture occidentale, La Divine Comédie est davantage qu'un monument littéraire, c'est une référence. Même pour ceux qui ne l'ont jamais lu, ce texte fait sens et s'apparente à un pays mythique, dont on visite les enfers en redoutant ses peines, dont on parcourt le paradis en espérant ses joies. Nombre d'écrivains et d'artistes ont été fascinés par ce texte, ses images, ses visions, ses hallucinations, l'étendue de ses registres (amoureux, mystique, savant, allégorique, politique, poétique...), et beaucoup ont voulu le traduire pour mieux assimiler ses trésors (Dumas, Stendhal, Baudelaire, Nerval, Lautréamont, pour ne citer qu'eux). Romeo Castellucci, quant à lui, cherche à “précipiter La Divine Comédie sur la terre d'une scène de théâtre”. Il offre au spectateur, en trois étapes et trois lieux du Festival, une traversée, l'expérience d'une Divine Comédie.

L'homme qui traverse le purgatoire – le “chant de la terre” – est un être curieux, sans cesse arrêté par le concret des choses et des objets qui l'entourent, dans une représentation de sa propre vie. Cette matière l'occupe, l'encombre, l'attache, et souvent le tourmente. Elle témoigne de ce qu'est précisément le purgatoire selon Romeo Castellucci : la vie humaine dans sa répétition quotidienne, la familiarité des tâches de tous les jours, le piège de la routine, l'expérience du corps banal, les retrouvailles avec le monde fini, la nature connue, les matières de la vie. Il se sait condamné à errer là, parmi la réalité, à la fois représentée sans distance, de manière abstraite, et de façon hyperréaliste, “une réalité sans ombre” dit le metteur en scène, qui s'est attelé à un important travail sur les formes en devenir. La punition, ici, c'est tout simplement de vivre, de faire l'expérience du monde. Ce Purgatorio est donc plus qu'un spectacle, car c'est aussi pour le spectateur l'occasion d'une expérience à laquelle Romeo Castellucci donne beaucoup de prix : se retrouver, soudain, de l'autre côté du jeu du théâtre, dans l'envers de la représentation. Comme si chacun pouvait assister au spectacle projeté de sa propre vie, mais primitive, renvoyée aux premiers temps, ceux des origines et de la naissance. Cette lucidité tout à coup offerte, comme une expérience de retour à la vue au sein de la nature contemporaine, de retour à la sensation au milieu de la ville moderne, n'est-elle pas plus terrible encore ? C'est une angoisse existentielle qui sourd de ce spectacle, comme si les sensations et le corps se dissolvaient dans la matière. ADB

Pièce (dé)montée (CRDP de Paris)

Distribution

Mise en scène, scénographie, lumières et costumes Romeo Castellucci
Musique originale Scott Gibbons
Chorégraphie Cindy Van Acker, Romeo Castellucci
Collaboration et architecture de la scénographie Giacomo Strada
Images ZAPRUDERfilmmakersgroup
Sculptures en scène Istvan Zimmermann, Giovanna Amoroso
Automates Giuseppe Contini
Réalisation des costumes Gabriella Battistini
Avec Irena Radmanovic, Juri Roverato, Davide Savorani, Sergio Scarlatella, Pier Paolo Zimmermann
Production Gilda Biasini, Benedetta Briglia, Cosetta Nicolini

Production

Production de la Trilogie Socìetas Raffaello Sanzio, Festival d'Avignon, Le Maillon-Théâtre de Strasbourg, Théâtre Auditorium de Poitiers - Scène nationale, Opéra de Dijon, barbicanbite09 (Londres) dans le cadre: du Spill Festival 2009, de Singel (Anvers), Kunstenfestivaldesarts /La Monnaie (Bruxelles), Festival d'Athènes, UCLA Live (Los Angeles), Napoli Teatro Festival Italia, Emilia Romagna Teatro Fondazione (Modène), La Bâtie-Festival de Genève, Nam June Paik Art Center /Gyeonggi-do (Corée), Vilnius Capitale européenne de la Culture 09, “Sirenos”–Festival international de théâtre de Vilnius, Cankarjev dom (Ljubljana), F/T 09 –Tokyo International Arts Festival
Avec le soutien du ministère italien du Patrimoine et des Activités culturelles, de la Région Émilie-Romagne et de la Ville de Cesena avec l'aide du programme Culture (2007-2013) de l'Union européenne
Remerciements à Comune di Senigallia-Assessorato alla Cultura / AMAT

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