Kristin, nach Fräulein Julie

(Christine, d'après Mademoiselle Julie)

d'August Strindberg

  • Théâtre
  • Vidéo
  • Spectacle
Archive 2011

Katie Mitchell & Leo Warner / Schaubühne Berlin

Londres - Berlin

Christine, d'après Mademoiselle Julie © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Katie Mitchell a décidé de pénétrer chez Mademoiselle Julie par la porte de service. Avec effraction et préméditation, accompagnée par des caméras qui précèdent et suivent pas à pas la cuisinière, Christine, et l'auscultent dans ses gestes les plus quotidiens. Strindberg avait beau considérer Christine comme un personnage de second plan, la metteuse en scène britannique n'en a pas moins tenu à lui confier les clefs de la pièce. Elle en renverse ainsi les perspectives, gardant tout juste les repères nécessaires pour que le bâti de l'oeuvre du dramaturge suédois reste visible : Jean, le valet, délaisse Christine, sa fiancée, pour mademoiselle Julie, la fille du maître de maison. De l'intrigue, ne demeure que ce qui peut passer à la portée du regard et de l'écoute de Christine. Son désir - notre désir - de savoir est suffisamment pressant pour lui faire entrebâiller les portes et rendre intelligibles, à travers cloisons et planchers, les éclats de voix décisifs qui opposent les deux amants, Julie et Jean. Au service de la cuisinière, Katie Mitchell a mobilisé un allié de taille : le cinéma. Elle a engagé cinq caméras dans un savant champ contre champ, entre théâtre et septième art. Sur la scène, comme dans le film qui se tourne en direct sous nos yeux, se joue le drame intime de Christine. Celle-ci peut être à la fois derrière et devant la caméra, en train de filmer et en train d'être filmée. Comme si la domestique avait la haute main sur la forme cinéma et sur le montage, et que la jeune demoiselle Julie devait se contenter de figurer, plus qu'à son tour, dans la continuité théâtrale. Autour de gros plans des mains de Christine préparant les rognons pour Jean ou se lissant les cheveux, dans des bruits d'eau aussi obsédants que la vie qui s'écoule et fuit irrémédiablement, se dégage une forme d'harmonie visuelle et sonore doucement amère, où les sons, doublés en direct, et les musiques, jouées live, se mêlent aux cris de joie de la Saint-Jean et au sifflement d'un merle qui n'en finit pas de saluer le crépuscule d'un monde. JLP

Distribution

adaptation Katie Mitchell
mise en scène Katie Mitchell, Leo Warner
traduction et dramaturgie Maja Zade
scénographie et costumes Alex Eales
musique Paul Clark
lumière Philip Gladwell
son Gareth Fry, Adrienne Quartly
caméras Krzysztof Honowski, Stefan Kessissoglou
bruitage Maria Aschauer, Lisa Guth

avec Jule Böwe, Cathlen Gawlich, Lisa Guth, Tilman Strauß, Luise Wolfram
violoncelle Chloe Miller

 

Production

production Schaubühne am Lehniner Platz (Berlin)
avec le soutien du British Council et de la Scène nationale de Cavaillon

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Photos

Audiovisuel

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