Rencontre à propos de
TOMBOUCTOU DÉJÀ-VU
Tombouctou évoque un endroit inconnu, un lieu fantasmé, un espace de tous les possibles. Déjà-vu vient signifier cette sensation d'étrangeté, ce souvenir d'un passé impossible à identifier, ce trouble mêlé d'un besoin de comprendre. En jouant des titre et sous-titre, une petite communauté de sept interprètes évolue sur un mode cyclique et ouvre une mise en abyme. La répétition d'une séquence chorégraphique initiale, soumise à chaque fois à différentes règles du jeu (consignes lues à haute voix), remet en question la réalité de ce qui a précédé. Dans ce « retour au même » fictif se joue pour le spectateur la question du lâcher-prise pour accéder à une perception plus contemplative. Ainsi, à travers les voix et les corps, la pièce nous parle de l'individu et du groupe, et des échappatoires que sont le rêve ou la solitude, mais aussi et surtout de ce que l'on nomme communément la liberté.
EMMANUELLE VO-DINH
Formée au conservatoire de Tours, puis à la Merce Cunningham School de New York, Emmanuelle Vo-Dinh débute comme interprète avant de fonder sa compagnie Sui Generis en 1997. Dès lors, les recherches scientifiques sont au coeur de son travail. La chorégraphe construit ses pièces autour des travaux du neurologue Antonio R. Damasio, des écrits de Jean Oury sur la schizophrénie ou encore des analyses menées par l'anthropologue Françoise Héritier sur l'altérité et le masculin/féminin. La relation amoureuse, l'absence d'émotion, le temps, la mémoire et la répétition sont des thèmes chers à l'artiste. Depuis 2012 et sa nomination à la direction du Phare, Centre chorégraphique national du Havre Haute-Normandie, Emmanuelle Vo-Dinh ajoute, à son terrain d'expérimentation jusque-là plus abstrait, un nouvel axe de recherche : la narration.
Distribution
avec
Emmanuelle Vo-Dinh
Production
production Le Phare,
Centre chorégraphique national du Havre Haute-Normandie
photo © Olivier Bonnet