AlefBa

Cinq chants

  • Musique
  • Spectacle
Archive 2014

Fabrizio Cassol

AlefBa © Fred Pauwels

Présentation

AlefBa, créé au Festival d'Aix-en-Provence en 2013, est un « oratorio de la rue » imaginé par Fabrizio Cassol. Cette rencontre transculturelle réunit onze musiciens d'Europe, d'Égypte, de Syrie, du Liban, de Turquie, d'Irak et des États-Unis. Véritable recherche musicale collective, elle aboutit à un nouvel alliage sonore, qui combine les micro-intervalles des maqâms avec ceux de la musique européenne, les rythmes du jazz et du rock avec ceux des musiques proche-orientales. À Royaumont, AlefBa a fonctionné comme une membrane vibrant de toutes les ondes émises par la place Tahrir au Caire : lors des répétitions les musiciens égyptiens recevaient les échos des manifestations sur leur téléphone.

Saxophoniste de formation, Fabrizio Cassol s'est fait une spécialité des expériences musicales transculturelles, connectant des langages artistiques différents. En 1992, il forme l'ensemble Aka Moon et entame une série de voyages d'études. Ses rencontres se transforment parfois en véritables collaborations, comme avec Luc Bondy, l'ensemble Ictus, Anne Teresa De Keersmaeker, TG Stan... Avec Alain Platel, il cosigne vsprs et pitié ! revisitant les Vêpres à la Vierge de Monteverdi et La Passion selon Saint-Matthieu de Bach.

RB, avril 2014

Cycle Cinq Chants
"L'Andalousie fut-elle là ou là-bas? Sur terre ou dans le poème?"*

*Au dernier soir sur cette terre de Mahmoud Darwich, éditions Actes Sud, dans la traduction d'Elias Sanbar.

Là où la musique occidentale a vu se développer l'art de la polyphonie et de l'harmonie, la musique dite arabe, plus largement celle qui s'est épanouie en terres d'Islam, est restée avant tout vocale et mélodique, fidèle à la tradition de la monodie où le chant et la voix humaine jouent les premiers rôles, avec ou sans accompagnement instrumental. Cette musique est construite sur un riche système de modes mélodiques, appelés maqâms, terme commun aux musiques arabe et turque, qui se maintient essentiellement grâce à la transmission orale. Cette musique s'est enrichie, modifiée et structurée au contact de différents patrimoines et de vieilles cultures. C'est « un impressionnant tronc commun poético-musical permettant aujourd'hui encore l'improvisation, de Marrakech à Boukhara », rappelle Frédéric Deval, directeur du programme Musiques transculturelles de la Fondation Royaumont. « Le présent fait en partie voler en éclats ce référentiel. Les lignes de fracture politique dans le monde arabe traduisent aussi en profondeur une recomposition de la sensibilité et des esthétiques. » Printemps arabe, mondialisation, internet ne sont pas étrangers à cette porosité chez des artistes dont le dialogue bouscule les appartenances culturelles, linguistiques ou religieuses, les héritages, les pratiques de transmission des savoirs artistiques. Résultat d'un compagnonnage avec la Fondation Royaumont, Cinq chants rassemble cinq créations et témoigne d'une approche partagée, d'une hybridation féconde et possible entre les cultures musicales et poétiques respectives.

Mustapha Laribi, avril 2014

Distribution

Direction artistique et composition Fabrizio Cassol
Conseil artistique Fawaz Baker


Avec l'ensemble Aka Moon : Fabrizio Cassol (saxophone), Stéphane Galland (batterie), Michel Hatzigeorgiou (fender bass)

Et Khaled Aljaramani (oud, voix), Emmanuel Baily (guitare), Khaled Hafez (chant), Amir El Saffar (trompette, santur, voix), Tcha Limberger (violon, voix), Magic Malik (flûte, voix), Ahmet Misirli (derbuka), Mustapha Saïd (voix et oud)

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