Dieudonné Niangouna & Pascal Contet

Rien ne décrit mieux l'écriture de Dieudonné Niangouna que le nom de la compagnie de théâtre qu'il a fondée en 1997 avec son frère Criss : Les Bruits de la rue. Son œuvre littéraire se nourrit en effet de la rue, reposant sur un langage explosif et dévastateur, à l'image de la réalité congolaise. À ses compatriotes, comme à tous les spectateurs qu'il rencontre bien au-delà des frontières du Congo-Brazzaville, il propose un théâtre de l'urgence, inspiré d'un pays ravagé par des années de guerre civile et par les séquelles de la colonisation française. Un théâtre de l'immédiateté, dans une société où il faut résister pour survivre quand on est auteur et comédien. Un théâtre protéiforme qui fait appel à la langue française la plus classique comme à une langue populaire et poétique, nourrie de celle du grand écrivain congolais Sony Labou Tansi. Conscient de la triple nécessité pour le langage théâtral d'être à la fois écrit, dit et entendu, Dieudonné Niangouna se sert d'images et de formules empruntées à sa langue maternelle et orale, le lari, pour inventer un français enrichi et généreux, une « langue vivante pour les vivants » que l'on a déjà pu entendre à Avignon en 2007, quand Dieudonné Niangouna a fait résonner dans la nuit du Jardin de la rue de Mons son incroyable monologue : Attitude Clando.

Pascal Contet reçoit son premier accordéon à l'âge de dix ans, des mains de ses parents qui répondent à son désir obsessionnel de jouer de cet instrument. Commence alors un parcours peu conventionnel qui le mène des concours internationaux aux conservatoires supérieurs en Suisse, Autriche, Allemagne et au Danemark à l'origine de sa rencontre avec la musique contemporaine et ses représentants les plus prestigieux. Il travaille notamment sous la direction de Pierre Boulez et rejoint les ensembles Ars Nova et 2E2M. Du Japon à New York, de la Géorgie à la Pologne, de Berlin à Coïmbra, de Rome à Hanovre, de Shanghai à Lisbonne, il transporte son accordéon aux quatre coins du monde pour des créations mais aussi des improvisations qu'il partage souvent avec d'autres instrumentistes, telle la contrebassiste Joëlle Léandre ou le percussionniste Jean-Pierre Drouet. Très vite reconnu pour l'élaboration d'un nouveau répertoire pour accordéon, il travaille avec de nombreux compositeurs dont Luciano Berio, Bernard Cavanna et Bruno Mantovani. Féru de sentiers non battus, il collabore avec des chorégraphes et s'intéresse aux travaux de la romancière Marie Nimier avant de rencontrer l'auteur congolais Dieudonné Niangouna, avec qui il partagera la scène pour donner vie aux Inepties volantes.