Oui dit le très jeune homme

de Gertrude Stein

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2004

Ludovic Lagarde

France / Création 2004

Oui dit le très jeune homme © Bellamy / Festival d'Avignon

Présentation

Metteur en scène des œuvres de Brecht, Bond ou Tchekhov, Ludovic Lagarde a voulu faire du théâtre pour apprendre à lire les textes littéraires. Auteur aux éditions P.O.L d'une poésie intriquée au roman, collaborateur de compositeurs (Georges Aperghis, Pascal Dusapin, Benoît Delbecq), traducteur du Cantique des cantiques et des Psaumes de la Bible, auteur de textes de chanson (pour Kat Onoma, Rodolphe Burger et Alain Bashung), Olivier Cadiot vient parfois sur scène faire des lectures de ses écrits. Tous deux se sont rencontrés dans un bar, selon les lois de la nécessité et du hasard. Olivier Cadiot assiste aux représentations des Trois Dramaticules de Samuel Beckett, montées par Ludovic Lagarde, qui découvre l'Art poétic', explosion et exploration poétique dans laquelle Olivier Cadiot développe de manière singulière le “cut-up”, cette façon de « prélever du réel en le disposant autrement » à partir d'ouvrages et de manuels de grammaire. C'est avec le Colonel des Zouaves (1997) qu'ils matérialisent leur collaboration, prolongée par la création sur scène de Retour définitif et durable de l'être aimé (2002). Ce nouveau rendez-vous, composé de deux nouvelles créations et de la reprise du Colonel des Zouaves, jouées en alternance pendant toute la durée du Festival, a été préparé pendant trois mois de résidence à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon.


Oui dit le très jeune homme
Gertrude Stein (1874-1946), papesse de l'avant-garde artistique des années 1930 et inventrice du style répétitif, a passé la seconde guerre mondiale à la campagne, dans un village savoyard, entourée de sa compagne et secrétaire Alice B. Toklas. Juive non exilée – et non déportée –, Gertrude Stein n'a cessé de prendre des notes sur la honte de la défaite, les dérives pétainistes et collaborationnistes, les engagements résistants, les errements et hésitations de la population. De cette expérience singulière est née son avant-dernière pièce, Oui dit le très jeune homme (1944-45), retrouvée et mise en scène par Ludovic Lagarde, traduite par Olivier Cadiot. De l'Armistice à la Libération, les figures de la comédie humaine d'une France occupée prennent place dans le jardin de Denise, femme française pétainiste, le salon de Constance, les questions de Ferdinand : « Peut-on choisir son camp quand on est tous en prison ? ». Quelque part entre Celui qui dit oui, celui qui dit non de Bertolt Brecht et Pour un oui et pour un non de Nathalie Sarraute, entre pièce didactique et recherche formelle, Gertrude Stein réalise une œuvre surprenante, où l'on découvre la romancière de la “génération perdue”, figure matricielle de l'écriture contemporaine, tel un Balzac plongé dans la débâcle. Dans une mise en scène conçue comme une comédie musicale sans musique, Olivier Cadiot et Ludovic Lagarde ont trouvé l'une des conditions de possibilité d'un “art engagé”, dans lequel la forme du texte lui-même crée des effets de réel, amplifiés et révélés par le théâtre.

Distribution

traduction Olivier Cadiot
mise en scène Ludovic Lagarde
avec : Pierre Baux, Sophie Gueydon, Antoine Herniotte, Claire Longchamp, Camille Panonacle, Laurent Poitrenaux, Christelle Tual
dramaturgie : Pierre Kuentz
lumières : Sébastien Michaud
costumes : Virginie et Jean-Jacques Weil
son : David Bichindaritz
scénographie : Ludovic Lagarde et Antoine Vasseur
assistante à la mise en scène : Claire Longchamp

Production

coproduction : Nouveau Théâtre d'Angers - Centre dramatique national - Pays de la Loire, Le Théâtre du Gymnase - Marseille, Festival d'Avignon, Centre national des Écritures du spectacle - La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, Compagnie Ludovic Lagarde
avec la participation artistique : du jeune théâtre national

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