La Mélancolie des dragons

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Archive 2008

Philippe Quesne

Paris / Création 2008

La Mélancolie des dragons © C.Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Philippe Quesne a créé son premier spectacle La Démangeaison des ailes en 2003, “revue-spectacle” à propos d'expériences de l'envol et de la chute, jouées – ou plutôt incarnées – par quelques fidèles (dont le chien Hermès) regroupés dans la compagnie Vivarium Studio. Sur une scène encombrée des dépouilles de l'aujourd'hui, Philippe Quesne, 37 ans, donne libre cours à son inspiration. Il a l'imagination fertile, développée à partir des cas concrets de la vie quotidienne. À chaque création, rejouent sur scène sa formation de plasticien et son métier de scénographe (qu'il exerça une dizaine d'années). L'occupation de l'espace et le mime des arts sont deux des caractéristiques de ce travail de plateau voulu comme un laboratoire des situations extrêmes de l'ordinaire, un développement radical des petites expériences de la mélancolie urbaine et sub-urbaine. D'après Nature, en 2006, consacre l'émergence de Vivarium Studio sur la scène française et internationale, dont les sept membres jouent alors la fin du monde comme une comédie musicale en milieu tempéré.
Au Festival d'Avignon, Philippe Quesne a déjà présenté, dans le cadre de la vingt-cinquième heure, Des Expériences en 2004.

Pratiquant la dissection de son titre lui-même,triple anatomie du langage, de l'image et du mythe, véritable écorché du sens, ce spectacle se construit en se faisant. On y voit donc de la mélancolie, ce qui est le propre des héros forgés par Philippe Quesne : ceux-ci s'interrogent sur les textes, les images, les traités, les humeurs de la bile noire et du désenchantement, traînant leur grande carcasse ou leur petit ventre rond dans un monde qu'ils ne comprennent pas, même s'ils en maîtrisent en général les technologies. Mais ce sont des techniques décalées, qui ne servent littéralement à rien. On y voit aussi des dragons, ces créatures fantastiques et monstrueuses qui accompagnent l'homme dans toutes ses aventures, depuis la préhistoire jusqu'au manga contemporain. Où se cachent les monstres ? Sur le plateau, voici tout un jeu de possibles, composés avec le corps de l'acteur, son déguisement, ses angoisses. On y voit enfin ce qui relie la mélancolie et les dragons : la création elle-même, puisque le créateur, depuis Dürer, est forcément mélancolique, et que le dragon est indéniablement le produit dénaturé qui sort de son esprit. Le tout est en mouvement : ces créatures circulent en mobile home, tiré par une petite voiture, d'un platane du cloître des Célestins à l'autre. Philippe Quesne pratique le théâtre comme une expérience chimico-physique : il prend des choses à lui, découpe chez les autres des textes, des musiques, des références, des images, des histoires, dispose l'ensemble sur le plateau, avant de mettre des humains dedans. Et nous jubilons à considérer la manière dont ils se dépatouillent avec ce monde, qui leur colle à la peau. ADB

Distribution

conception, scénographie et mise en scène: Philippe Quesne
avec: Isabelle Angotti, Zinn Atmane, Rodolphe Auté et Hermès, Sébastien Jacobs, Émilien Tessier, Tristan Varlot, Gaëtan Vourc'h
production: Anaïs Rebelle

Production

coproduction: Wiener Festwochen (Vienne), Hebbel am Ufer (Berlin) La rose des vents -Scène nationale de Lille Métropole à Villeneuve d'Ascq, Nouveau théâtre -Centre dramatique national de Besançon, Ménagerie de verre-Paris, Le Forum-Scène conventionnée de Blanc-Mesnil, Le Carré des Jalles (Saint-Médard-en-Jalles), Festival Perspectives de Sarrebruck
avec le soutien: de la Région Île-de-France et du Parc de la Villette
avec l'aide: du Festival d'Avignon

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Photos

Audiovisuel

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