... "Tels des oasis dans le désert"

de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige

  • Installation / Vidéo
  • Spectacle
Archive 2009

Joana Hadjithomas & Khalil Joreige

Beyrouth / Paris

"Tels des oasis dans le désert" © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

C'est dans l'Église des Célestins, espace primitif où le sacré s'est fait dénuement et simplicité, que Joana Hadjithomas et Khalil Joreige installent leurs images et leurs sons sous forme de projections, de boîtes lumineuses et de photographies suspendues, entre présence obsédante, absence muette et surgissement de balles perdues. Des images qui font partie de la vie du Liban. On y lit la mémoire problématique de ce pays et la complexité de son identité. Pour ne citer qu'une des œuvres qui composeront l'exposition : le double film de Khiam 2000-2007, du nom d'un camp de détention du Sud-Liban alors occupé par Israël. En 1999, alors qu'il n'existe aucune image de cette prison, six ex-détenus tout juste libérés témoignent face à la caméra, de leurs conditions de détention, de leur façon de survivre au travers de minuscules travaux artistiques réalisés en toute clandestinité. Libéré en 2000, transformé en musée, le camp de Khiam est complètement détruit par la guerre de juillet 2006 : il est aujourd'hui question de le reconstruire à l'identique. Huit ans après leur sortie, les six mêmes anciens prisonniers évoquent la libération puis la destruction du camp, la mémoire, la reconstitution et le pouvoir de l'image. L'Église des Célestins semble ainsi pleinement résonner avec ce qui anime Joana Hadjithomas et Khalil Joreige depuis des années : retenir les traces, interroger ce qui se voit, ce qui ne se voit pas, faire parler l'invisible, le rendre à l'image, mais aussi invoquer les fantômes pour questionner le présent du Liban. Le travail qu'ils mènent là-bas, à partir de leur passé chargé, de leurs latences actuelles, de leur présent, de leurs petites histoires tenues secrètes, de leurs « héros », est fait de sensations qui remettent en question les acquis du spectateur, décalent et déplacent son regard. Dans l'ambiance extraordinaire de cette église d'Avignon, ils confronteront leur travail en quête d'Histoire à un lieu chargé de mémoire, leur réflexion sur les ruines et les traces à un édifice lui-même en ruines qui a l'autorité des vestiges. Une exposition comme un dialogue, une correspondance, une rencontre entre ce lieu et certaines œuvres qu'ils ont déjà produites ou qu'ils produiront à cette occasion pour voir ce que cela provoque, dans l'espoir de faire naître ce que Hannah Arendt évoque comme des « instants de vérités (...) tels des oasis dans le désert ».

Distribution

conception et réalisation: Joana Hadjithomas & Khalil Joreige

Production

production: Festival d'Avignon

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Photos

Audiovisuel

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